Meeeuh non ! ^^
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| | morca :
on pourrait dire qu'elle craint surtout l'extérieur ^^ |
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Effectivement ! Et pourtant...
Liu Cixin aurait-il oublié que dans la nouvelle
The Mirror Image of the Earth de
Zheng Wenguang, les aliens (hautement civilisés) voyant de quoi les hommes sont capables (de la révolution culturelle chinoise, entre autres) se
cassent très loin pour ne surtout pas avoir à les rencontrer ? ^^
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| | soleilvert :
Si j'ai bien compris, ce que reproche la Chine c'est que le sujet (le voyage dans le temps par exemple) ne soit pas traité à la façon des années 50 avec une tartine de morale bien épaisse. |
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Je crois que la tartine de morale dans la SF chinoise est effectivement toujours d’actualité.
Il me semble par ailleurs évident qu’un thème comme le voyage dans le temps est un thème "à risque" pour les dirigeants chinois car on peut probablement en le
tordant un peu faire un roman/film critique.
L’uchronie également est un thème risqué. Imaginez un point de divergence genre au printemps 1989, Deng Xiaoping meurt d'une crise cardiaque, Zhao Ziyang parvient à se faire entendre, il n'est pas limogé, la loi martiale n'est pas déclarée et ...
Concernant la SF chinoise, ce qui a été dit
ici est, je pense, valable. Dans l’introduction de
Science-fiction from China [1], une anthologie de textes chinois traduits en américain réalisée en collaboration avec
Patrick D. Murphy[2],
Dingbo Wu[3] écrit:
"In China, science-fiction’s main function is utilitarian rather than aesthetic. It aims to create interesting stories in a simple and effective prose. It teaches moral lessons, often in the form of an admonition, expressed in definite terms at the end of the story."
Puis il cite plus loin
Zheng Wenguang [4] qui écrivait en 1979 :
"We eulogize science. We eulogize the glorious future which a highly developed science will give to human life. We eulogize all the fine things working people create with the help of science and we eulogize millions of people who heroically strive for the materialization of the four modernizations ."
Tel semble être le cocktail de la SF chinoise:
"simple and effective prose", "moral lessons" et
"science"... Ouaip… Cela a abouti à des textes que je trouve atrocement simplistes et ch..ennuyeux mais j’
eulogize très fort ceux qui à travers de tels textes essaient quand même de faire passer
autre chose car les ennuis arrivent facilement.
Wei Yahua avec sa nouvelle
Conjugal Happiness in the arms of Morpheus qui évoque les relations entre un jeune scientifique et sa femme robot (régie par les lois asimoviennes) s’est attiré des ennuis, lesdites relations ayant été considérées comme le reflet d'un sentiment hostile de l'auteur vis à vis du peuple chinois et le texte jugé
"cynique", "sensuel" et
"anti-socialiste". Si vous lisiez le texte … Arf… On pourrait sans problème le raconter à des enfants de CM1.
Tout cela vaut en fait pour les années 1980 environ. Je n’ai pas lu de romans/nouvelles postérieurs mais quand je vois
cet article de 2002 de la Xinhua News Agency et sa conclusion :
"Today, a growing number of Chinese writers prefer to express their thoughts and concerns about China's future by inventing high-tech stories. This nationally-aware science fiction may greatly influence the country's future" , je me dis que si la Chine évolue de façon époustouflante, sa vision de la SF ne semble pas avoir vraiment changé.
Si le titre de ce thread devenait
La Chine déclare la guerre à une certaine forme de SF, du coup, ça ne serait plus vraiment une boutade !
[1] Science-fiction from China – 1989
Praeger Publishers – Préface de Frederik Pohl
[2] Patrick D. Murphy : professeur d’anglais à l’université d’Indiana – Pennsylvanie.
[3] Wu Dingbo : professeur au Département Anglais de l’Université des Etudes Internationales de Shanghai.
[4] Zheng Wenguang : écrivain de science-fiction réputé décédé en 2003. Professeur d’astronomie.